Femmes en expatriation : ça bouge!

“Cette opportunité est un cadeau” me confiait Ana, il y a peu.

Je suis 100% d’accord avec elle ! Et mes nombreuses années passées à l’étranger viennent conforter cette conviction.

Seule ombre au tableau, il y a toujours moins de femmes en expatriation que d’hommes. L’expatriation reste un cadeau fait aux hommes, plutôt qu’aux femmes. Ici, comme dans d’autres domaines du monde du travail, des évolutions restent à faire.

« 80% des missions à l’étranger sont proposées à des hommes. »

Selon une étude BGRS, en Europe, 69% des femmes font face à plus d’obstacles que leurs homologues masculins avant d’accepter une expatriation.

Loin d’être anodines, ces difficultés sont un frein dans la carrière des femmes au sein des entreprises. En effet, l’accès aux postes stratégiques nécessite des compétences et des expériences généralement acquises grâce à la mobilité internationale. L’expatriation est alors un moyen pour les talent managers de détecter les hauts potentiels et de développer leurs compétences.

Bien que les femmes soient aujourd’hui nombreuses dans le monde du travail, elles constitueraient seulement 20% des actifs à l’étranger. Un grand écart étonnant. D’autant plus déconcertant après la lecture des études démontrant que les femmes, lorsqu’elles sont expatriées, ont un niveau de performance équivalent aux hommes et ne mettent pas plus rapidement fin à l’expérience que leurs homologues masculins.

Femmes en expatriation : Où se situe le problème ?

Les réflexions sur le sujet remontent à presque 40 ans ! En 1986, des journalistes du Wall Street Journal ont avancé une théorie : le plafond de verre. Le principe est le suivant : au sein d’une hiérarchie, les niveaux les plus élevés resteraient fermés à des catégories de personnes.

Dans l’article, cette expression, dorénavant répandue, était utilisée pour mettre en lumière les difficultés rencontrées par les femmes pour accéder à des postes stratégiques.

Ainsi, au-delà d’un certain niveau, les femmes seraient bloquées dans leur progression. Les organisations auraient tendance à “miser” sur leurs collègues masculins, faisant ainsi ralentir leur carrière. L’absence d’expérience à l’international vient alors accentuer ce phénomène.

Comment faire voler en éclats le plafond de verre ?

Selon des études, les femmes expatriées font preuve d’une capacité d’adaptation plus élevée que les hommes. De quoi nous rendre dubitatif !

Or, pour avoir la chance de démontrer leur adaptabilité sans pareille, encore faut-il que les femmes puissent accéder à une mobilité à l’international. Pour cela, elles doivent vaincre 3 idées reçues, qui ont la vie dure… 

Idée reçue n°1 : Les femmes ne sont pas intéressées par l’expatriation

Les inégalités présentes au sein de la société se répercutent dans le monde du travail et, par conséquent, au niveau de la mobilité internationale.

Ezgi, une jeune expatriée rencontrée chez Absolutely French, fait un constat sans appel : “Lorsqu’une femme est mariée et qu’elle a des enfants, on pense, à tort, qu’elle ne peut pas s’expatrier car elle rencontrerait trop de difficultés à mener de front travail et vie de famille. De manière générale, les préjugés sur les femmes sont un obstacle à l’expatriation.”

Lorsqu’elles ont une proposition de poste à l’étranger, les femmes ont tendance à plus réfléchir que les hommes. Les questions de déracinement de la famille, de l’éloignement des proches, de la gestion de la vie quotidienne dans un pays inconnu s’imposent à elle de façon plus prégnante.

À cela s’ajoute des interrogations sur leur légitimité, leurs compétences, leur capacité à réussir une mission à l’étranger. Les hommes sont moins enclins à s’attarder sur les risques pour voir les opportunités.

Mais, faire de cette tendance une généralité, et un état de fait, serait réducteur !

Sans en être réellement conscientes et sans même le vouloir, les femmes s’imposent d’elles-mêmes  des barrières à l’expatriation. Pourtant, elles sont pourvues d’une forte capacité d’adaptation aussi bien à l’environnement professionnel qu’aux relations interpersonnelles…

Un premier blocage qui conduit droit à un deuxième préjugé.

Idée reçue n°2 : Les entreprises proposent autant aux hommes qu’aux femmes de s’expatrier

Comme elles manqueraient de confiance en elles, les femmes seraient moins ouvertes à la prise de risque. Dans une situation de mobilité internationale, les hommes seraient donc plus enthousiastes à l’idée de s’expatrier.

Du point de vue des entreprises, le nombre de femmes exprimant la volonté d’occuper un poste à l’étranger serait donc trop faible, laissant ainsi plus de place aux profils masculins. Une affirmation qui n’est pas du goût des femmes qui, elles, déplorent encore la persistance de stéréotypes au sein de certaines directions des ressources humaines.

Autre argument souvent opposé aux femmes : “Que va faire votre conjoint ?”. Une question qui, semble-t-il, fait moins sens lorsque l’expatriation est proposée à un homme…

« Actuellement, seulement 8% des conjoints d’expatriés sont des hommes. »

Cette problématique du conjoint suiveur devient alors un facteur de stress pour les femmes expatriées. Même si les perceptions évoluent, un homme au foyer est dans une situation socialement moins acceptable qu’une femme sans activité.

Du point de vue des entreprises, une conjointe aura donc plus de facilités à s’adapter. Pour évacuer le problème, les organisations s’orienteraient alors, de préférence, vers des profils masculins.

Une potentielle explication de la sous-représentation des femmes dans le contingent des expatriés. Alors que, bien accompagnés, les hommes s’adaptent tout autant que les femmes…mon expérience avec Absolutely French me le rappelle chaque jour !

Idée reçue n°3 : Certaines cultures empêchent les femmes d’être performantes lors d’une expatriation

Cette question de la performances des femmes dans un contexte de mobilité internationale est un frein encore présent au sein de certains services RH.

Des témoignages de femmes mettent en lumière que, encore trop souvent, leur performance dans le cadre d’une mobilité internationale est remise en question. À ce constat s’ajoutent des problématiques liées à l’obtention de visas, rendue parfois difficile dans des pays où traditionnellement le monde du travail est une affaire d’hommes.

Des obstacles perçus comme insurmontables par certaines entreprises.

L’expatriation au féminin : un pari gagnant pour tous !

Derrière cet état des lieux, les mentalités évoluent. Toujours plus de femmes rejoignent les rangs des expatriés.

“Personne ne devrait avoir peur. L’expatriation est une expérience incroyable ! Elle apprend à mieux se connaitre.” 

Quelques entreprises montrent l’exemple. Elles mettent en place un cadre favorable afin que leurs employées concilient vie de famille et carrière internationale. La gestion de la double carrière et de l’accompagnement des conjoints deviennent alors des volets indispensables dans la définition du pack d’expatriation.

En augmentant ainsi leur contingent d’employées expatriées, les entreprises jouent la carte de la marque employeur. Proposer une expatriation devient alors un moyen à la fois de retenir leurs meilleures collaboratrices et de promouvoir l’égalité hommes-femmes au sein de leurs organisations.

En étant pro-actives et en acceptant ces opportunités professionnelles, les femmes prennent conscience de leur valeur. Elles contribuent à faire tomber les idées reçues et font avancer les questions d’égalité des chances dans le monde du travail.

Au sein d’Absolutely French, la part de conjoints hommes accompagnateurs tend à augmenter. Preuve que les lignes bougent.

Alors, à toutes les femmes qui hésiteraient à s’expatrier, qui oseraient penser qu’elles n’ont pas le profil ou qu’elles ne sont pas capables…

L’expatriation est une opportunité hors du commun pour vous. C’est également une chance inouïe de faire un bond dans votre carrière professionnelle. Lancez-vous !

Le mot de la fin sera pour Ezgi : “Don’t limit your challenges, challenge your limits” !

“Ne limitez pas vos challenges, challengez vos limites!”

Et vous, femmes expatriées, racontez-nous votre expérience en commentaires…qui mieux que vous peut faire bouger les choses !

Article écrit par Armelle Perben

Fondatrice, Conjointe d’expatrié et CEO d’Absolutely French

www.absolutely-french.eu

armelle perben-absolutely french- fondatrice

Armelle défend la double carrière en expatriation,
pour le bonheur de l’expatrié, et la carrière des conjoints d’expatriés,
parce que ce sont aussi des talents !

Absolutely French est la première école de français ??

dédiée à l’intégration des conjoints d’expatriés.

Notre mission principale est de favoriser la double carrière chez les couples expatriés ! ❤️

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